Auteur(s) :
GONNET Jacques
Référence :
PUF - 2003 141 p.
Description :
« Certains mots, si on les écoute, nous murmurent l’histoire du monde. Ainsi de la » curiosité « , naturelle pour Aristote, le pire des vices pour saint Augustin. Qui croire ?
Aujourd’hui, les médias sont régulièrement cloués au pilori : ils flatteraient une curiosité malsaine. C’est oublier un peu vite que c’est nous qui faisons le choix d’aller vers les médias, pour satisfaire notre curiosité. Revisitons quelques grandes œuvres qui abordent ce thème. Jusqu’aux Lumières, la curiosité est objet de méfiance. Puis, sous l’impulsion des Encyclopédistes et des lois sur la liberté d’expression, la curiosité, toutes les curiosités apparaissent légitimées. L’esprit moderne est nourri de cet idéal qui fonde notre rapport à la société et à la démocratie. Pour autant, n’y-a-t-il pas une curiosité dangereuse ? Si. Du bricolage sur les armes biologiques aux fantasmes du clonage humain, nous avons, en chemin, oublié l’éthique. Avant d’accuser les médias, interrogeons-nous sur nous-mêmes. »